Lors d’une lipoaspiration, il possible d’obtenir des changements de volume (correction d’irrégularités macroscopiques) ainsi que des modifications de l’aspect de surface.
En première consultation, les patientes s’intéressent surtout aux possibilités de diminution des volumes localisés.
Par la suite, le résultat étant obtenu, elles sont beaucoup plus exigeantes quant à l’aspect de ce résultat.
De plus, la période qui suit l’opération va favoriser la prise de conscience par la patiente, d’éventuelles imperfections de surface, non remarquées jusque là. Ces imperfections vont être découvertes par la confrontation journalière avec le miroir, dans l’attente du résultat espéré.
De ce fait, des patientes vont reprocher au praticien l’apparition d’irrégularités, alors qu’elles étaient présentes mais ignorées, d’où la nécessité de photos préopératoires professionnelles et standardisées.
Origine des irrégularités de volume et de l’aspect de surface – primaire : défauts idiopathiques – secondaire : à un traumatisme ou à une lipoaspiration.
Face à un aspect de » tôle ondulée « , inesthétique, le plus facile et le plus efficace sera le nivellement par le bas (prélèvement supplémentaire de graisse sur les zones restées excédentaires).
Il sera parfois nécessaire de rabaisser également la zone périphérique, les creux étant trop importants. Il s’agit alors d’un nivellement élargi.
L’examen préliminaire sera réalisé en position debout, d’abord à distance pour évaluer l’étendue de la zone à traiter (simple ou élargie) ; ensuite de près, cercles concentriques (semblables au courbes de niveau des cartes géographiques). L’analyse préopératoire est primordiale.
En cas de creux localisé et profond, cet endroit sera délimité et hachuré afin d’y réaliser un filling graisseux. Cette technique n’est pas valable en cas de creux de grandes dimensions.
La graisse sera prélevée de préférence sur des zones oestrogénodépendantes (face externe des cuisses), elle sera rincée par du sérum physiologique pour éliminer le maximum d’éléments sanguins, et réinjectée dans le même temps opératoire en effectuant une sur-correction, qui est malheureusement difficilement quantifiable, car le taux de résorption est éminemment variable d’une personne à l’autre et selon le soin que l’on apporte à la technique. Plusieurs séances de réinjections seront parfois nécessaires.
Celles-ci se feront de préférence avec de la graisse fraîche, ou, le cas échéant, avec de la graisse gardée au congélateur dans les seringues de Toomey gardées stérilement. Un an après le lipofilling, on peut toujours palper sous la peau une petite induration, qui est un mélange de tissu conjonctivo-graisseux.
La lipoaspiration classique s’effectue dans l’espace cellulaire sous-cutané compris entre l’aponévrose musculaire et le fascia superficialis sous dermique.
Classiquement, on préconise d’utiliser des canules de diamètre progressivement plus fin au fur et à mesure que l’on s’approche de ce fascia. La technique superficielle consiste à aspirer la graisse comprise entre le fascia et la peau. Elle se pratique avec des canules de 2 à 3 millimètres de diamètre. Le passage de l’espace profond à l’espace superficiel se ressent par la résistance lors de la perforation du fascia.
On peut contrôler que l’on se trouve bien dans l’espace superficiel par le test » d’affinement » (soulèvement de la canule sous la peau et visualisation de l’absence de graisse entre les deux).
Les mouvements de la canule doivent être faits en douceur dans le plus grand respect des structures superficielles vasculo-nerveuses. Cette technique nous semble indiquée dans deux cas : tout d’abord pour améliorer l’aspect superficiel finement irrégulier ( » peau d’orange « ) des lipodystrophies très tumescentes ; et ensuite, dans le cas d’excédents cutanés, car l’irritation sous-cutanée secondaire à cette technique va induire un effet de rétraction de la peau (effet de colle biologique).
Face à un patient présentant des irrégularités idiopathiques ou secondaires, il est primordial d’analyser le statut du patient dans son ensemble : silhouette générale, zone de défaut localisé et périphérie de cette zone.
Selon les besoins, l’emploi conjugué des trois techniques décrites ci-dessus permettra d’améliorer grandement le défaut localisé.
Cette technique de lipoaspiration, pour être efficace , nécessite du temps (parfois jusqu’à trois ou quatre séances successives, espacées de un à trois mois) si l’on désire obtenir le résultat le plus complet possible. Mais faut-il accorder de l’importance au temps lorsque l’on parle d’esthétique ?